Si les métiers du verre sont souvent associés aux arts de la table, Antoine Pierini détourne avec légèreté ce motif traditionnel et s'affirme comme un artiste sculpteur : les bouteilles qu'il imagine perdent toute fonction utilitaire ; véritables célébrations épicuriennes des plaisirs de la table et de la convivialité, les « Ivresses » sont investies d'une force d'évocation suggestive.
Etirée jusqu'à devenir monumentale, ou, au contraire, compressée, chaque bouteille est animée par un mouvement d'élan, de distorsion ou de flétrissure qui lui est propre. D'objet inanimé, elle semble prendre vie, en personnifiant l'un des différents stades l'ivresse, de celle qui inspire à celle qui met à terre.
Par l'effet d'accumulation, Antoine Pierini s'amuse du motif de l'alcool comme source d'inspiration artistique pour nous livrer une vision personnelle d'une forme d'ivresse collective devenue image tactile et poétique.
Alors comme le disait si bien Baudelaire : « Il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous! ».